JEANNE MALIVEL

1895-1926

Jeanne Malivel est une personnalité de l'histoire culturelle bretonne.

 

Née à Loudéac, dans une famille catholique de négociants ouverts à la culture, elle fait ses études secondaires à Rennes où, manifestement douée pour le dessin, elle suit les cours de Louise Gicquel, peintre.

 

A 19 ans elle prépare et réussit le concours d'entrée aux Beaux-Arts de Paris.

La guerre de 1914 interrompt ses études et l'oblige à revenir à Loudéac.

 

Elle y est infirmière bénévole dans un hôpital auxiliaire où elle croque les blessés dans ses nombreux carnets de dessin.

 

Elle repasse brillamment le concours des Beaux Arts de Paris (4ème) en 1918, partage son atelier de Montparnasse avec une sculptrice et une maître verrier et participe à la Guilde Notre Dame et aux ateliers d'Art Sacré de Maurice Denis.

 

Elle passe de plus en plus temps à se documenter sur l'histoire et l'art celtiques.

 

Malgré d'intéressantes propositions à Paris, Jeanne choisit de retourner « vivre et travailler au pays» et est nommée professeur aux Beaux-Arts de Rennes en 1921.

 

Elle illustre l' Histoire de notre Bretagne de 74 bois gravés, dont certains sont exposés à New-York.

Elle fonde le mouvement artistique Ar Seiz Breur, avec lequel elle conçoit la salle de l'Osté pour l'exposition internationale des Arts Décoratifs de 1925 à Paris.

 

Pendant les 10 ans de sa courte carrière, Jeanne Malivel met son talent au service de la Bretagne.

Elle contribue au renouveau de l'expression artistique bretonne dans de nombreux domaines : gravure sur bois en première place, mais aussi mobilier, faïence, tissus, broderie, vitraux, peinture, aquarelle et dessin.

Ses compositions épurées sont à la fois modernes et chargées d'histoire, donnant une image forte des héros, saints, batailles, événements et personnages, ainsi que des paysages, costumes et objets.

 

Sensible à la cause des femmes, elle ambitionne de retenir au pays les jeunes bretonnes émigrant à Paris.

 

En développant un artisanat breton elle veut à la fois restaurer des savoir-faire locaux et introduire dans les foyers des objets beaux, utiles et de couleurs gaies.

 

Jeanne épouse Maurice Jung en 1925 et s'installe à Vitré.

 

L'année suivante, à 31 ans, enceinte et malade, elle décède à Rennes.